Notes pédagogiques de Mots sans maux | Jeux éducatifs Appligogiques

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L'apprentissage de l'orthographe lexicale

Comme en témoigne le rapport du Comité d’experts sur l’apprentissage de l’écriture du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport 2008 les élèves québécois éprouvent d’importantes difficultés dans l’apprentissage du français, dont des difficultés marquées en orthographe lexicale et syntaxique.

Cette situation n’est pas propre au Québec.  En effet, deux recherches récentes sont parvenues au même constat en France.  La difficulté de la maîtrise de l’orthographe lexicale dépend de plusieurs facteurs reliés notamment à la complexité de notre système d’écriture, aux capacités cognitives de l'apprenant et aux méthodes d'enseignement.

Le système d’écriture du français

Étant donné la complexité de notre système d’écriture, l’apprentissage de l’orthographe est plus difficile pour le français que pour plusieurs autres langues (espagnol, italien, etc.). En effet, les mots écrits sont codés selon trois dimensions en français.

La dimension phonographémique

La dimension phonographémique code à l'écrit les phonèmes (sons qui composent les mots) à partir de graphèmes (lettre ou suite de lettres).  Cette dimension est complexe en français, puisque le seul recours aux correspondances des phonèmes avec les graphèmes ne permet d’orthographier de façon conventionnelle que 52,7 % des mots, alors que l'utilisation des correspondances de chaque graphème avec le phonème permet de lire plus de 96 % des mots.

Par exemple, il existe 46 graphies pour représenter le son /o/ (o, au, eau, etc.), mais chacune de ces graphies ne se lit que d'une seule façon (eau→/o/). Notons qu'en français le nombre de graphèmes correspondant à chaque voyelle est plus important que le nombre de graphèmes correspondant à chaque consonne. Plus un système d'écriture comporte de façons de représenter un phonème, plus ce système est qualifié d'opaque ou d'inconsistant.  La polygraphie des phonèmes constitue une source majeure de difficultés, tant chez l'apprenant que chez l'expert.

La dimension morphologique dérivationnelle

La dimension morphologique dérivationnelle a pour fonction de véhiculer le sens par l'ajout de suites de lettres (préfixes et suffixes) ou d'une lettre « muette » (de dérivation) en fin de mot (p. ex. renard), ce qui rappelle que le mot appartient à une famille de mots (p. ex. renard → renardeau). Les lettres muettes ne posent pas véritablement de problème en lecture, mais elles présentent un réel défi en orthographe, car si les enfants ne connaissent pas l'orthographe d'un mot, ils doivent penser à trouver un mot de la même famille afin de trouver la consonne en fin de mot.

La dimension logographique

La dimension logographique a pour fonction de distinguer le sens des homophones à l'écrit (p. ex. vers, verre, vert, ver et vair).  Elle a également pour rôle de rappeler l'origine étymologique de certains mots.  On trouve généralement à l’intérieur ou à la fin de ces mots des consonnes muettes dont l'orthographe ne peut être déduite ni par l’utilisation des correspondances phonèmes-graphèmes, ni par l’utilisation de la morphologie dérivationnelle.

L’enfant n’a d’autre choix que de mémoriser l'orthographe de ces mots. Par exemple, aucune règle ne permet de déduire que le mot foulard s'orthographie à l'aide d'une lettre muette en fin de mot, et que cette lettre est d plutôt que e, s ou t.

Le cumul des inconsistances liées à ces trois dimensions orthographiques rend l'apprentissage de l'orthographe lexicale particulièrement difficile.  L’analyse des erreurs orthographiques démontre en effet qu’elles portent majoritairement sur les mots inconsistants, et ce chez les jeunes apprenants comme chez les adultes experts.

Le système d'écriture constitue un facteur déterminant de l'apprentissage de l'orthographe, mais il n’est pas le seul.

Mots sans maux
a pour objectif de favoriser l'apprentissage de l'orthographe lexicale des mots inconsistants.

Les capacités cognitives de l’apprenant : la conscience phonologique et la mémoire

Le rôle du facteur cognitif dans l’apprentissage de l'orthographe varie en fonction du degré de consistance des correspondances phonèmes-graphèmes du système d'écriture de l'apprenant.

Dans un système alphabétique transparent, comme l'espagnol et l'italien, où les mots s’écrivent presque comme ils se prononcent, la capacité de conscience phonologique joue un rôle majeur.  C'est cette capacité qui permet d'identifier chaque son qui compose un mot pour, par la suite, y associer le graphème correspondant et le transcrire. Une bonne capacité de conscience phonologique ainsi qu'une bonne connaissance de l’ensemble des correspondances phonèmes-graphèmes permettent d’orthographier la quasi-totalité des mots dans les langues transparentes.

Dans les systèmes alphabétiques opaques comme celui du français, où,rappelons-le, seulement 50 % des mots environ s’écrivent au son, la seule utilisation des correspondances phonèmes-graphèmes ne suffit pas ; il faut y ajouter la mémorisation des graphèmes spécifiques à chaque phonème(/o/ : o ou au ou eau, etc.), des lettres muettes et des doubles consonnes propres à l’orthographe de chacun de ces mots.

Dans les langues opaques, l'apprentissage de l'orthographe lexicale sollicite non seulement la capacité de conscience phonologique, mais également la capacité de mémoire lexicale orthographique(mémoire des mots écrits).  En tant que facteur cognitif de l’apprentissage de l’orthographe, cette mémoire revêt plus d’importance dans les langues opaques que dans les langues transparentes.  

Les méthodes d’enseignement

Les méthodes d'enseignement ont d’importantes répercussions sur l'apprentissage de l'orthographe.  Certaines permettent de favoriser cet apprentissage, tandis que d'autres au contraire se révèlent totalement nuisibles. Parmi les méthodes ayant montré leur efficacité, on trouve la méthode sans erreur, la méthode des régularités orthographiques, la méthode par exposition répétée, la méthode apprentissage/test et la méthode visuo-sémantique. Dans Mots sans maux, nous utilisons directement les quatre premières méthodes.

La méthode d'enseignement sans erreur

La méthode d'enseignement sans erreur consiste à enseigner de nouvelles connaissances, l'orthographe lexicale en l'occurrence, en réduisant le plus possible l’exposition à l’erreur en cours d’apprentissage.  Plusieurs recherches ont montré que cette méthode se révèle beaucoup plus efficace pour la mémorisation de l’orthographe que les méthodes exposant l’enfant à l’erreur (comme celles qui se pratiquent le plus souvent dans les écoles).  La méthode d'enseignement sans erreur est recommandée tant pour les enfants et les adultes qui présentent un trouble d’apprentissage que pour les autres.

Par ailleurs, d’autres études ont démontré que l’exposition à l’erreur nuit à l'apprentissage de l'orthographe ainsi qu’à la rétention à long terme, et ce, tant chez l'enfant que chez l'adulte présentant ou non des difficultés d'apprentissage.

En effet, ces études ont montré que plus les apprenants sont exposés à l’erreur, moins ils apprennent l'orthographe des mots.

Les exercices proposant un choix multiple d'orthographes d'un même mot (p. ex. demain, demin, demein, demun, etc.) ou encore demandant à l'apprenant de repérer les erreurs orthographiques des mots d'un texte sont par conséquent clairement déconseillés.

Si l'enfant produit des erreurs dans une dictée, il est préférable de les corriger en présentant l’orthographe correcte et en attirant l’attention sur la ou les lettres bien orthographiées plutôt que sur la forme erronée.

Par exemple, si l'enfant a écrit balon au lieu de ballon, il vaut mieux lui indiquer la forme écrite appropriée et faire porter son attention sur la double consonne (ballon), plutôt que sur la forme erronée (balon).  Autrement, c'est la dernière forme que l’enfant mémorisera.

L'application Mots sans maux propose à l’apprenant d’accomplir un apprentissage sans erreur à l’aide de trois jeux (mots cachés, labyrinthe et sudomot) qui l’exposent de façon répétée à la bonne orthographe des mots à mémoriser.

Par la suite, l'apprenant est amené à consolider cet apprentissage à partir de deux autres jeux (chasse aux mots et attrape-mots).

La méthode d'enseignement des régularités orthographiques

Comme les apprenants ne peuvent se fier aux correspondances phonèmes-graphèmes pour orthographier près de 50 % des mots du français, ni avoir recours à la dérivation pour écrire un nombre important de mots, ils doivent employer d'autres stratégies pour orthographier les mots.

Les recherches ont démontré que, très tôt, les élèves se fondent sur l’information relative aux régularités des mots.  Ils sont sensibles à la fréquence d'occurrence de certaines graphies plus « régulières ». Ils savent par exemple que le phonème /f/ est plus souvent transcrit f que ph, que les lettres pouvant se doubler sont le plus souvent t et r, mais pas x et q, et que les consonnes muettes apparaissant le plus souvent en fin de mot sont d, s et t.

Ce type d'apprentissage se réalise par exposition répétée aux mots écrits de façon implicite, c’est-à-dire sans que l'enfant en ait conscience.

Enseigner de manière explicite certaines connaissances plus générales sur l'orthographe, qui s'acquièrent habituellement de façon implicite, est une approche efficace.  Cet enseignement permet de favoriser l'apprentissage de l'orthographe des mots inconsistants chez tous les enfants, et plus particulièrement chez les enfants peu exposés à l'écrit, notamment ceux qui présentent des difficultés d'apprentissage.

Cette méthode d’enseignement, dite méthode des régularités orthographiques ou méthode par analogie morphologique, consiste donc à proposer aux enfants d’apprendre de façon explicite des listes de mots inconsistants partageant certaines régularités orthographiques (p. ex. le son/o/ s’écrit généralement au en début et à l’intérieur des mots) ou de s’appuyer sur des règles (p. ex. la syllabe/3t/ à la fin des noms féminins s’écrit généralement ette).

Cette méthode d'enseignement est basée sur l'organisation, processus essentiel favorisant la mémorisation à long terme.  

La méthode d'apprentissage par exposition répétée

Pour favoriser la mémorisation à long terme de l'orthographe des mots, il est important de consolider le nouvel apprentissage en proposant à l'enfant diverses activités, afin qu'il soit exposé à un minimum de six reprises aux mêmes mots bien orthographiés.  La répétition d'informations organisées est indispensable à l’acquisition d’un savoir.  Plutôt que de copier les mots à plusieurs reprises pour les apprendre, l'apprenant a avantage à produire l'orthographe des mots de façon répétée dans différents jeux.  L'aspect ludique de ce type d'apprentissage motive l'enfant.  Les recherches ont montré que la motivation favorise l'attention, la qualité de l'apprentissage et la mémorisation à long terme des nouvelles connaissances.  

La méthode d'enseignement apprentissage/test

La méthode d'enseignement apprentissage/test consiste à enseigner de nouvelles connaissances, à évaluer l’apprentissage dans un intervalle rapproché et à répéter cette séquence plusieurs fois. Ce type de méthode favorise la rétention à long terme des nouvelles connaissances.

La méthode d'enseignement visuo-sémantique

La méthode visuo-sémantique vise à faciliter la mémorisation des inconsistances orthographiques sollicitent trois types de mémoire : la mémoire visuelle imagée (mémoire des images), la mémoire lexicale orthographique (mémoire de l'orthographe des mots) et la mémoire sémantique(mémoire des connaissances sur le monde).

Cette méthode consiste à illustrer par un dessin (mémoire visuelle imagée) le concept sous-jacent à un mot (mémoire sémantique) tout en l’intégrant à la graphie pouvant poser problème (mémoire lexicale orthographique).

Mot Vert avec le t illustré.

Illustration tirée du manuel Les homophones illustrés. Stanké. B. Édition Passe-Temps.

La méthode visuo-sémantique renforce la mémoire lexicale orthographique et possède un côté ludique qui motive l’enfant.  Malgré son efficacité, elle comporte des limites, puisqu'un grand nombre de mots sont difficiles à illustrer  (p. ex. confiance). Après avoir enseigné l'orthographe de mots à partir de l'application Mots sans maux, il est recommandé d'utiliser la méthode d'apprentissage visuo-sémantique, autant que faire se peut, pour l'orthographe des mots qui auraient posé plus de difficultés à l'apprenant.  

Les caractéristiques de Mots sans maux

Comme nous l’avons déjà souligné, l'apprentissage de l'orthographe met en jeu différents facteurs, dont des facteurs liés à notre système d'écriture, aux capacités cognitives de l'apprenant et aux méthodes d'apprentissage.

L’application Mots sans maux tient compte des plus récentes recherches sur l'apprentissage de l'orthographe lexicale ainsi que des méthodes favorisant l'enseignement de nouvelles connaissances et leur mémorisation à long terme.  

Le public cible

L'application Mots sans maux s'adresse aux apprenants scolarisés à partir de la deuxième année (CE1) jusqu’au premier cycle du secondaire.

Une seconde application sera mise au point pour les élèves de première année (CP).

Les activités proposées

Les 5 activités proposées amèneront l'enfant à apprendre l'orthographe de 10 mots en opposant 2 graphies pour représenter un même son (5 mots par graphie).  Les trois premières activités visent l'apprentissage de l'orthographe à partir des méthodes d'enseignement sans erreur, des régularités orthographiques et par exposition répétée. Les deux dernières activités visent la consolidation à long terme à l’aide de la méthode d'enseignement apprentissage/test.

Les listes de mots et de graphies

L'application Mots sans maux propose une liste de 40 graphies fréquentes comportant 10 mots inconsistants répartis entre 2 niveaux de difficulté : facile (5 mots) et difficile (5 mots). Le niveau facile correspond le plus souvent aux mots de niveau de 2e et de 3e année, alors que le niveau difficile correspond aux années subséquentes.  Les graphies à l’étude sont de couleur vert. Dans certains cas, nous utilisons le rose et le bleu pour différencier le féminin et le masculin.

L'application Mots sans maux offre à l’utilisateur la possibilité de créer ses propres listes de mots et, par conséquent, de sélectionner des mots adaptés aux caractéristiques de chaque apprenant. (Voir la section Créez vos propres listes.)

La sélection des mots et des graphies

La sélection des mots vise à favoriser l'apprentissage de l’orthographe lexicale des mots qui posent le plus de difficultés aux apprenants, soit les mots qui présentent des graphies inconsistantes (graphèmes multiples, lettres muettes dérivables et non dérivables, séquences de lettres plus fréquentes et doubles consonnes).

La sélection des graphèmes à l'étude a été réalisée en fonction de divers critères : leur complexité (simples, c’est-à-dire d’une lettre ; ou complexes, c’est-à-dire de plusieurs lettres) ; leur contexte d'utilisation (contextuels comme g/gu/ge; s/ss;  ; c/ç) (ou acontextuels) ; leur consistance (consistants et inconsistants) ; leur régularité (plus ou moins réguliers) ; leur fréquence (plus ou moins fréquents) ; leur niveau d'acquisition.  Les graphèmes devaient opposer des graphèmes simples aux complexes, devaient être acontextuels et inconsistants, réguliers et fréquents, et devaient opposer deux niveaux d'acquisition (premier cycle du primaire et niveaux supérieurs).  

La sélection des graphèmes repose sur deux sources :

Proposition de hiérarchisation des 45 graphèmes de base de l'orthographe du français de Manuel Pérez ;

Guide pratique de l'orthographe du français de Liliane Sprenger-Charolles.

La sélection des lettres muettes et des doubles consonnes est fondée sur leur fréquence selon la base de données Manulex-Morpho de Ronald Peereman.

La sélection des mots de chaque catégorie de graphies a d'abord été réalisée en fonction de leur fréquence selon la base de données du MELS et Novlex.  Les mots les plus fréquents comportant les graphèmes sélectionnés ont ensuite été ordonnancés en fonction de leur niveau d'acquisition grâce à l'échelle d'acquisition de l'orthographe lexicale (ÉOLE) de Patrice et Béatrice Pothier.  La prise en compte du niveau d'acquisition de l'orthographe des mots est importante, car la compétence en orthographe lexicale en fonction du niveau des élèves ne correspond pas à la liste des mots les plus fréquents du français écrit.  Par exemple, le mot personne est répertorié comme un mot de niveau de 1re année dans la liste du MELS et est de haute fréquence dans Novlex (69980); selon l’ÉOLE, cependant, l'orthographe de ce mot est acquise seulement à partir de la 5e année.

La sélection des mots comportant des lettres finales muettes ou des doubles consonnes a été effectuée à partir de la base Manulex-Morpho.

Notons que nous avons délibérément intégré aux mots à l’étude certains mots qui n'apparaissent ni dans la base du MELS ni dans Novlex (p. ex. parallèle).  En effet, la liste de mots de ces bases de données a été construite selon leur occurrence dans les manuels scolaires de français uniquement.  Ces bases ne fournissent donc pas tous les mots fréquents et utiles auxquels les enfants sont exposés dans l’étude de matières autres que le français, telles les mathématiques, et dont ils doivent malgré tout connaître l’orthographe.  

Notons également que certains mots que nous mettons à l’étude n’ont pas été répertoriés par les auteurs de l’ÉOLE, soit parce qu’ils n’en ont pas tenu compte dans leur analyse (mots outils), soit parce qu'ils étaient de basse fréquence dans les journaux considérés.  Comme cette échelle a été construite à partir de journaux qui étaient destinés aux adolescents et aux adultes, plusieurs mots utilisés par les plus jeunes n’y apparaissaient pas.

Ajoutons enfin que nous proposons des mots considérés comme non acquis en 5e année du primaire dans l’ÉOLE, car nous ne disposons pas actuellement d'échelle qui puisse nous fournir le niveau d'acquisition de l’orthographe des mots chez les enfants scolarisés au-delà de la 5e année.

La séquence didactique suggérée

Première séance

Expliquez aux élèves comment sont codés les mots :

Correspondances phonèmes-graphèmes

Expliquez que, grâce aux correspondances sons-lettres, nous sommes en mesure d'écrire 50 % des mots en attribuant une ou plusieurs lettres à chaque son des mots.  Soulignez que 50 % des mots sont impossibles à orthographier de la sorte, car certains sons peuvent s'écrire de différentes façons (/o/ : o, au, eau, etc.) et que d'autres comportent des lettres qui sont muettes.

Morphologie dérivationnelle

Expliquez qu'un nombre important de mots sont construits à partir de petits mots qui véhiculent un sens, soit les préfixes et les suffixes.  Ces derniers s'écrivent toujours de la même façon.  Par exemple, le suffixe ette, qui signifie petite, permet d'orthographier plusieurs mots tels que pommette, maisonnette, etc.

Montrez que certains mots se terminent par une lettre muette qui sert à écrire un mot de la même famille.  Cette lettre, appelée lettre crochet, permet d'accrocher une ou plusieurs lettres pour former un mot de la même famille, comme la lettre t du mot petit permet de former le mot petite.

Logographie

Expliquez qu'il existe également des mots qui se terminent par une lettre qui est devenue muette avec le temps.  Enfin, expliquez que certains mots se prononcent exactement de la même façon mais n'ont pas le même sens et que, pour se distinguer les uns des autres à l'écrit, ils s'orthographient différemment (p. ex. vert, vers, verre, ver et vair). L’apprentissage de l’orthographe de ces mots nécessite une bonne mémoire.

Pour toutes les séances


Présentez aux enfants les deux graphies à l'étude et les mots qu'ils devront mémoriser.  Il est important de s'assurer que les élèves connaissent le sens de ces mots, celui des homophones en particulier.  Chaque nom devra être accompagné de son déterminant (p. ex. le verre).  

Amenez-les à porter attention aux graphies à l’étude. Celle-ci peuvent être de couleur vert, rose ou bleu. De manière générale, les graphies sont en vert. Lorsqu’il est utile de distinguer le féminin et le masculin, les graphies apparaissent en rose et en bleu.

Amenez les enfants à apprendre l'orthographe des mots et à les mémoriser en leur faisant réaliser les activités de l'application Mots sans maux.  Pour l'orthographe des mots plus difficiles à mémoriser, utilisez la méthode visuo-sémantique.

Une fois l'apprentissage réalisé, demandez aux enfants d’écrire deux courtes histoires contenant chacune l'une des deux graphies à l'étude.

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